La pandémie actuelle de Covid-19 a récemment été l’occasion, pour certains responsables religieux à Genève, d’affirmer l’origine divine de cette catastrophe planétaire, comme s’il s’agissait d’une sentence de la main de Dieu. Le Bureau de la PFIR a souhaité réagir à ces propos et prendre position sur ce sujet sensible, tout en réaffirmant les valeurs fondatrices de la Plateforme interreligieuse de Genève.
Le coronavirus : à qui la faute ?!
Comme à chaque fois que se produit une catastrophe naturelle ou une épidémie, certains veulent y voir une punition divine. Une manière d’imposer leur vision du monde, leur prétendu savoir et leurs abus de pouvoir.
En tant que membres du Bureau de la Plateforme interreligieuse de Genève, dans l’esprit de
notre Charte, et en vertu des
9 propositions pour vivre ensemble et se respecter dans Ia diversité religieuse élaborées d’un commun accord entre les délégué.e.s des communautés membres de la PFIR, nous tenons à réfuter avec vigueur tout propos et toute affirmation laissant entendre que la pandémie en cours aurait quelque chose à voir avec un châtiment divin.
Quelle que soit notre appartenance ou notre sensibilité religieuse, nous pensons profondément que la transcendance ou que le principe d’Altérité ne peut être ainsi utilisé ou annexé pour déclarer qui que ce soit « ennemi du genre humain » à cause d’une attitude ou d’un comportement.
Le nécessaire rassemblement des êtres humains, dans cette douloureuse épreuve qui affecte toute la planète, ne peut supporter un tel facteur de division, un tel fatalisme ni une telle charge morale aux motifs « supérieurs » prétendus.
Il y a un impératif éthique catégorique auquel la Plateforme entend répondre : défendre l’humain coûte que coûte, en responsabilité, en communion et en solidarité, sans discrimination. C’est le seul enseignement constructif que nous souhaitons retenir de ce qui nous arrive actuellement, en espérant que nous saurons toujours mieux le laisser nous inspirer pour l’avenir.
Nous voulons aussi exprimer notre soutien à nos autorités, aux soignante.s, à toutes les personnes qui assurent leur service dans les circonstances actuelles. Nous pensons aussi à toutes les personnes qui sont victimes de ce virus et à leurs proches, ainsi qu’à toutes les personnes et les familles endeuillées.
Genève, le 28 mars 2020
Pour le Bureau de la PFIR :
Éric Ackermann, Hafid Ouardiri, Maurice Gardiol, Henri Maudet, Hasan Mehmedovic
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Plateforme interreligieuse de Genève (PFIR), rue des Savoises 15, 1205 Genève
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